Croire - La foi en quoi ? En qui ?
La foi en quoi ? en qui ?
Souvenons-nous de ce qu’à écrit PASCAL :
‘ Voilà ce que c’est que la foi : Dieu sensible au coeur, non à la raison ‘
Si on accepte cette formule, cela peut vouloir dire que la foi est un élan du coeur, intuitif, purement instinctif ; que c’est une forme de connaissance et d’acceptation universelle.
La majorité des êtres humains a sans doute la foi, une certaine foi, le pressentiment qu’il existe une entité inexprimable, sans réel contour ; que cette entité peut être appelée DIEU ; qu’elle est à l’origine de l’Univers.
Il a bien fallu, en effet, essayer de comprendre ce que nous étions et ce qui nous entourait ; d’autant plus que ce monde se révélait être un monde de périls, avec une nature sur laquelle nous n’avions que peu de pouvoirs. Et dès le début, l’homme s’est rendu compte que son pire ennemi était l’homme ; c’est-à-dire lui-même et l’autre.
Puis sont arrivés les religions, et même si on constate qu’elles ont été à l’origine de multiples catastrophes, on ne peut nier qu’elles ont apporté quelque chose de très important : un début d’explication reposant sur des exégèses souvent contestables, sur des références historiques très floues ; mais tellement rassurantes qu’elles ne pouvaient que satisfaire l’être humain. Il s’agissait de le convaincre que quelqu’un s’occupait de lui, qu’il n’y avait qu’à avoir la foi pour être sûr de pouvoir un jour comprendre.
Afin d’encadrer cette problématique et de la pérenniser, il fallait des hommes et des femmes suffisamment crédibles pour transmettre la parole, expliquer les textes, fixer la doctrine en lui donnant quelques bases dogmatiques.
Cette architecture était nécessaire, très aliénante, mais en même temps créatrice d’un espace de liberté où pouvait se développer un certain libre arbitre, c’est-à-dire une connaissance empirique et artificielle du bien et du mal.
Pour les adeptes des religions, avoir la foi est un idéal. Il peut être atteint grâce à un don de Dieu, une révélation subite ou par la raison, par la prière et par un comportement personnel adéquat. Et peu à peu on arrive à se persuader que l’on a la foi et que toute la doctrine qui nous est proposée reflète la vérité.
Quant à ceux qui refusent les religions, car ils n’admettent pas leur obscurantisme et leur intolérance, ils se retournent vers les sectes ou se retrouvent dans une démarche personnelle totalement intuitive, divinatrice, un fonctionnel intellectuel et métaphysique.
L’avantage de leur attitude est qu’il n’y a aucun relais entre leur propre énergie vitale et l’énergie cosmique à laquelle ils prêtent toute leur raison d’être. Le dialogue direct qu’ils entretiennent est inscrit dans le foisonnement brownien de leurs neurones, évitant ainsi les pollutions pseudo-prophétiques et théologiques. Croire qu’il y a autre chose après la mort ; croire que nous baignons dans l’espèce de voie lactée de toutes les énergies de nos disparus ; croire que quand nous parlons, on nous écoute, c’est cela la foi. En qui, nous ne le saurons jamais !
J-LdL
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