COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

L’amour est éternel

Quand il a vu cette jeune femme, son cœur s’est arrêté de battre, 

quelques secondes peut-être, comme si subitement, il avait compris que bientôt, cette rencontre serait la cause d’une joyeuse effervescence dans sa poitrine.

Vous connaissez Mahler et sa musique magnifique, ou les remarquables saisons de Vivaldi : c’est cela la bouleversante naissance de l’amour, mélange de puissance et de douceur. 

On ne sait pas encore pourquoi, deux êtres se trouvent, se regardent, se sourient et, sans le savoir vont tisser la trame d’une vie ensemble. 

Cela peut être une belle histoire, ou une comédie, ou un drame : c’est avant tout un mystère !

Rien n’est simple dans l’amour ; bien sûr les cœurs se mélangent, les corps se rejoignent ; mais aussi les caractères s’affrontent ; les pages du roman se déchirent, une à une confrontées aux aspérités de la vie : ou aux gestes maladroits des mains qui le feuillette.

Il faut faire attention, d’un côté comme de l’autre, construire son amour, il n’est pas immortel, lui aussi il vieillit.

Les élans de la jeunesse ne durent qu’une saison et trop vite peut-être ne deviennent que des souvenirs. Mais qu’importe, par dessus ces obstacles, il reste toujours l’amour qui maintenant va s’écrire « affection ». Quoi de plus émouvant quand deux mains un peu ridées arrivent encore à se renouer pour faire une promenade. 

Après la parade amoureuse, les baisers volés, sans trop de mal d’ailleurs, le serment conjugal, la vie sereine d’un couple, voici que le rideau se ferme ; ce qui était écrit bouleverse totalement le paysage familial : accident ou âge avancé, l’un des deux disparait, femme ou homme, les mots sont les mêmes, le cœur est meurtri, tout s’écroule ; c’est le vide absolu. On est plus deux, on est plus rien.

Et pourtant, ce qui semble être une rupture, n’est que le commencement d’une nouvelle histoire. Elle n’est pas facile celle-ci, cette nouvelle rencontre entre le cosmos et la terre.

Elle demande une confiance absolue, une pensée profonde et attentive, les « méditations de Descartes ».

Et le miracle se produit, on se parle de nouveau, sans aucun bruit, sans témoin et cela n’a rien à voir avec une quelconque maladie mentale. 

Et dans cette communion, ce contact presque direct entre l’énergie vitale de l’être qui est resté et l’énergie cosmique on découvre que la vie se prolonge ailleurs ; que l’espoir renait, ainsi que le goût à l’existence ; et que la tristesse diminue. 

Ainsi va l’amour, mystère de la vie, passerelle avec l’au-delà.

J-LdL