COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

l'homme et l'infini

L’homme et l’infini

On découvre depuis peu que d’une manière certaine, l’univers grossit, qu’étoiles et planètes, du même coup, semblent s’éloigner de la terre. Ce mouvement se développe à l’infini, vers l’infini qui n’a ni début, ni fin. C’est facile à dire, mais impossible à imaginer, se dire qu’il n’y a pas de fin.

On découvre depuis peu que d’une manière certaine, l’infiniment petit a été à peine exploré, et que chaque particule, aussi petite soit-elle, contient mille mondes, et eux-mêmes peut-être, chacun, encore mille mondes, tellement petits que l’on ne peut même pas les imaginer.

On découvre enfin que le cerveau humain n’exploite qu’une faible partie de ses possibilités. Mais ce cerveau n’est pas comme l’infiniment grand ou l’infiniment petit qui n’ont aucunes barrières. Il est prisonnier de sa gangue. Il a un nombre connu de cellules, de neurones, de connexions. On arrivera donc à l’explorer jusqu’au bout, jusqu’aux confins de notre intelligence, elle-même prisonnière de cette enveloppe et qui n’est capable, grâce à ses mécanismes, que de s’adapter au monde qui l’entoure. 

Nos connaissances seraient donc condamnées a être limitées à la capacité de notre cerveau ou bien sont-elles infinies ?

Il y a là, à l’évidence une interrogation sur la place réelle de l’homme au sein de cette nature, de ces infinis, lui qui n’est qu’un petit moment dans l’histoire, avec un début et une fin.

Car quoi qu’il arrive, il ne pourra jouer un rôle qu’à la hauteur des moyens qui lui ont été donnés. Il n’est donc pas au centre du monde ; il ne détient pas la vérité ; il n’est pas le demi-dieu qu’il pense être, il n’est pas le porte-parole du Dieu qu’il a inventé ; il n’est peut-être pas supérieur aux animaux qui l’entourent, mais simplement différent ; il est mortel ; il ne laisse pas de traces car, les civilisations sont mortelles. Il ne laisse que des ruines !

Ce constat n’a rien d’extraordinaire. Nous le savions déjà, mais nous l’avions oublié. Et, surtout, on nous a peut-être fait croire que nous pesions d’un autre poids dans ce cosmos sans dimensions.

Mais alors pourquoi avoir créé cette chose étrange qu’est l’homme, pourquoi lui avoir donné cette capacité de se comprendre, de se relativiser, d’imaginer, de se projeter en dehors de lui-même, grâce à son énergie cosmique ? Pourquoi lui avoir appris à aimer, à pleurer, à penser, à prier. Qu’est-il donc ? Rien, ou tout ?

Cet homme étrange a la faculté de se poser des questions, mais rarement d’en avoir les réponses, comme si le cosmos estimait qu’il ne méritait pas de savoir, homme imparfait dans un monde qui l’est aussi.

Nous n’avons pas d’avenir sur cette terre. Nous détruisons aussitôt après avoir construit. Nous tuons pour ne pas être tué. Nous adorons les dieux les plus vulgaires et les plus éphémères. A peine nés, notre corps se prépare déjà à la mort.

Alors que penser, qui croire, quelle espérance avons nous, vers qui nous retourner, y-a-t-il une miséricorde en dehors de ce monde, et si oui, qu’on le sache, qu’il y ait un signe, une main pour nous guider.


* * *

 

L’homme a eu tellement peur de cet univers impitoyable et secret, qu’il s’est inventé des signes et qu’il a cru, qu’un jour, une main allait se tendre vers lui pour l’emmener vers un paradis mystérieux. 

Il n’a pas eu cette idée de lui-même ; elle est venue de l’énergie cosmique qui entoure et pénètre notre univers, de cette énergie que possède chaque être humain dans la vie comme dans la mort et qui lui permet, non seulement de survivre, mais en plus de faire survivre dans son esprit tous ceux qui sont morts, et qui donc lui offre un certain infini.

Car on ne peut concevoir que la mort d’un être humain ne s’inscrit que dans la perspective de l’histoire de l’homme, car cette histoire a eu un commencement et aura une fin, dans un univers infiniment grand et infiniment petit. 

Cette mort appartient à l’univers. Elle appartient donc à l’infini. Elle dépasse totalement la condition humaine. 

Vous, qui pleurez vos morts, vous qui pensez à eux, dîtes-vous bien que leur énergie cosmique est en vous, et que votre énergie à vous, est en eux. 

Cette extraordinaire osmose, la conscience que l’on peut en avoir, est le seul cadeau qui nous a été fait. Il justifie que nous vivions en exploitant au mieux les capacités et les sentiments qui nous ont été donnés. 

C’est en y croyant que nous pourrons être heureux.

 



JLdL



10/11/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 31 autres membres