COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

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La mort est partout...



La mort est partout... (J-P Sartre)

Pourquoi indéfiniment poser cette question de la vie et de la mort et de ce qu’il y a derrière tout cela ? Pourquoi cette interrogation permanente qui n’a pas la même tonalité suivant les âges de la vie et les circonstances. Il est vrai que la mort, près de soi, d’un camarade de combat, vous ouvre subitement les yeux, réveille votre sensibilité, suscite tellement de questions. La disparition d’un être cher, aussi, nous fait une sorte d’électrochoc sentimental et émotionnel qui transporte notre esprit dans un nouvel univers de réflexions.


Et dans tous les cas, naît cette inquiétude quant à la disparition définitive de celui ou celle qui nous a quitté. On ne peut l’admettre. C’est impensable. C’est la négation totale de la vie, non pas dans sa matérialité mais dans sa dimension cosmique. 
La vie ne peut-être uniquement cet instant de conscience dans cet infini minéral, puis disparaître à jamais ; laisser un souvenir qui s’efface au fil des ans ; morts après morts, tristesses après tristesses, millions de corps qui pourrissent, morts pour rien, morts usés par la vie, quelle litanie ! Et rien d’autre. A quoi cela sert alors de vivre ? Juste pour un peut-être, profiter, grandir, grossir puis mourir. Si seulement on pouvait mourir tranquillement, sans regrets !


Personne ne pourra nous dire si il y a autre chose, quelqu’un d’autre, une lumière extraordinaire qui brille dans l’univers cosmique, une chaleur faite d’amour, mais pas de notre amour à nous, les insectes de la terre, un autre amour que l’on ne peut définir.


Oui, mais alors, qui a inventé la haine, la méchanceté, le désespoir ? Est-ce le même qui a créé le bonheur et la joie, comme pour corriger sa première erreur...

 

* * *


L’homme ne pèse pas lourd dans ce combat pour la survie. Elles sont toutes contre lui : catastrophes naturelles, guerres, maladies, épidémies, vieillesse... et certitude, que de toute manière, c’est lui qui va perdre !

Mais il va se battre, car il a eu lui-même cet instinct qui le pousse à résister et à vaincre ; il veut vivre, pour lui-même et pour un tas d’autres raisons, et une raison majeure, une réponse à sa question sur ce qui l’attend après, une fois que son esprit aura quitté son enveloppe charnelle pour s’envoler vers le cosmos.

Cela veut dire que nous croyons peut-être que l’esprit, l’âme, n’est pas une construction de notre cerveau, une invention pour nous rassurer, mais une hypothèse qui nous permettrait de comprendre un peu mieux d’où vient notre angoisse, notre inquiétude métaphysique. On peut penser que cette inquiétude est elle-même le fruit des connexions des cellules de notre cerveau et rejoindre ainsi l’idée que se font certains sur l’impossibilité d’un au-delà.

Il y a un au-delà car il y a un infiniment petit et un infiniment grand que l’on ne peut expliquer et qui nous aident à nous persuader que la mort débouche sur une porte ouverte vers un autre destin.

Ceux et celles qui sont déjà là-bas plongent un regard immatériel vers ce monde inachevé qui vogue dans l’espace. Nos larmes ne peuvent les atteindre, mais comme ils sont ailleurs et nulle part, on peut croire qu’ils sont près de nous.

‘La mort est partout, devant nous, derrière nous’. C’est elle qui donne un sens à la vie, ou est-ce la vie qui lui donne un sens ? Mais il y a tellement de morts qui ne veulent rien dire, qui nous paraissent injustes, quelques fois scandaleuses, qui s’inscrivent dans aucune logique humaine, qui font que nous pouvons penser qu’il y a peut-être une autre logique, quelque part ... et si il n’y a rien, alors la vie n’existe pas plus que la mort et tout cela n’est qu’apparence.

 

J-LdL



08/08/2012
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