le moi et le cosmos
Le Moi et le Cosmos
Parler du Cosmos, c’est-à-dire d’une certaine énergie cosmique que l’on ne peut vraiment définir, et non plus de Dieu, c’est mettre entre parenthèses les religions sans pour cela les condamner ou nier leur utilité, car cela serait faire preuve d’une grande intolérance qu’hélas elles-mêmes ont trop souvent vis à vis de ceux qui ne se prosternent pas devant leurs prophètes.
Il est vrai que tous ces dieux, qui deviennent un, décrits par nos mots et ayant nos sentiments à nous, ont quelque chose de plus rassurant et de plus tangible que cette énergie cosmique dont nous nous refusons de préciser les contours, notre cerveau n’étant pas encore capable de le faire. De les nier ne veut pas dire que nous abandonnons toute spiritualité. Au contraire, c’est elle qui nous fait vivre. Mais nous refusons de nous inscrire d’une manière automatique dans un système, une construction, une idéologie totalement construite sur des hypothèses historiques et une vue de l’univers beaucoup trop spinozistes.
Ils, c’est-à-dire ces prêtres de toutes les églises, se retranchent derrière la morale pour essayer de justifier, de se convaincre qu’ils détiennent la vérité, alors que cette fameuse morale, cette distinction entre le bien et le mal, n’est qu’un outil pour nous permettre de cohabiter avec les autres et de supporter les événements. Aujourd’hui, nous faisons ce premier effort d’essayer d’oublier le moi pour ne retenir que le tout ; de considérer que notre place dans la nébuleuse, n’est même pas la place d’un grain de sable au milieu de tous les sables du monde ; de nous convaincre que notre présence fortuite entre l’infiniment petit et l’ infiniment grand ne signifie pas ‘centre’ mais uniquement concours de circonstances aujourd’hui inexplicable.
Nous devons nous débarrasser de cette idée que nous sommes quelque chose d’extraordinaire, l’enfant de ce Dieu qui nous aime et qui n’aime que nous.
L’homme moderne est le fruit d’une évolution qui est très loin d’être terminée. Il a été obligé, pour survivre, de se regrouper et de détruire progressivement tout ce qui l’entourait, au risque de disparaître lui-même. Ce que nous voyons de l’univers aujourd’hui, ce que nous savons de l’histoire des derniers millénaires, illustre parfaitement ce point de vue.
Le moi doit s’effacer peu à peu devant le cosmique qui ne lui laisse aucune chance d’exercer son libre arbitre, d’orienter son destin, ou alors seulement d’une manière anecdotique et certainement prédestinée par ses gènes.
Le moi a joué un certain rôle, puis il disparaît. Energie sur la terre, il rejoint l’énergie cosmique dont il est issu. Il quitte la collectivité humaine pour retrouver la collectivité cosmique. Il retrouve toutes celles et ceux qui ont participé à son moi, qui ont été son moi, qui ont fait qu’il était là à un certain moment, pour un certain laps de temps, pour une histoire déjà écrite qui devait s’accomplir.
Et cette énergie qui en quelque sorte retrouve une nouvelle liberté, même si elle est incluse dans l’énergie globale, entoure, va jusqu’à côtoyer les énergies terrestres, les ‘moi’ qui assument jusqu’au bout leur destin.
Nous ne sommes pas seuls. Nous baignons dans une extraordinaire nébuleuse, un magma où se retrouvent toutes les énergies disparues, retirées de notre vie terrestre mais tellement présentes dans nos pensées, nos souvenirs, et qui sont là, pour nous faire comprendre que la mort n’est en rien une fin, mais au contraire, un retour aux sources de la vie.
J-LdL
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