COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

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Le silence (suite)

Le silence

    Le silence, c’est quand on n’entend rien, plus rien, que le murmure de ses souvenirs qui nous hantent chaque jour, comme une litanie, indéfiniment.

    Et on sait que demain cela va être pareil, car nous sommes seul, à déclamer sur la scène, tout seul, apparemment sans réplique, sans espoir de voir se baisser le rideau de la fin. Ce rôle pourrait être mortel, si on ne savait que le bruit des paroles, ne sert plus à rien au théâtre mystérieux de l’intime, où les acteurs sont là et pas là, absents mais tellement présents, muets mais cependant audibles pour qui sait écouter.

    Car dans ce silence du dehors, on ne peut rien entendre, mais à l’intérieur de nous-même il y a des voix qui ne font aucun bruit mais qui nous parlent...

- D’où viennent-elles ces voix ?
- Des zones inexplorées de notre cerveau ?
- Ou d’ailleurs ?

    Peut-être sont-elles transportées par des ondes inexplicables porteuses de ces énergies cosmiques qui peuplent l’au-delà ; peut-être est-ce la prière de celles et ceux que nous avons aimé, message mélancolique mais plein d’espoir. Peut-être est-ce autre chose encore, le langage de demain sans mots ni phrases, uniquement des souffles qui nous ouvrent à la connaissance.

    Mais rien ne vient troubler notre méditation où le monde des morts et celui des vivants, se mélangent, ne font qu’un, comme cela va être à la fin de tout. Nous découvrons en de rares et courts instants, un autre univers qui nous rapproche peu à peu de la conscience supérieure, celle qui sera universelle, afin que se réalise ce qui est prévu et que nous ne connaissons pas.

    Le silence en lui-même est une prière, une demande, un appel qui part sur les ondes rejoindre mille autres appels, mille plaintes aussi, comme si ce monde des vivants refusait son destin et cherchait à se rassurer sur le monde des morts.

    C’est peut-être là, la seule porte entrouverte qui nous est proposée, le seul moyen de nous élever au-dessus de notre condition.

    C’est aussi l’occasion de prendre conscience, en toute lucidité et clairvoyance, sans optimisme, ni pessimisme, de la fragilité de notre destinée et de la remettre à sa place dans sa mystérieuse dimension.

    Nous arrivons alors, dans le silence de nos pensées à nous poser la question de la position de l’être humain : point de jonction entre les infiniment grands et les infiniment petits, ce qui  lui donnerait un statut privilégié ; ou alors, simple élément dans la continuité des choses.

    Connaissance ou révélation, cela n’a pas de fin, car il y a toujours une autre découverte, et la vérité au lieu de se rapprocher s’éloigne... vers l’infini.

JLdL



17/05/2015
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