COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

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Les êtres humains

Les êtres humains,

 

 

Les êtres humains depuis très longtemps, ont été fascinés par les arbres et les forêts.

Arbres, intermédiaires entre les dieux et les hommes, témoins de l’histoire grâce à leur longévité. 


Forêts, refuges, havres de sérénité, mystérieux paradis de la flore et de la faune…

 

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Le vieux monsieur marche dans la forêt à travers les espaces un peu sauvages, en dehors des sentiers meurtris. Il aime ce contact secret dans cette foule immobile, qui à son passage, l’égratigne ; ces troncs aux veines saillantes ridées par les ans. Il respecte ce silence que seuls troublent les rares oiseaux en quête de mousse et brindilles. 

 

Il n’est pas seul. Elle est avec lui, attentive, écartant quelques branches. Leurs mains se rejoignent souvent pour franchir l’obstacle des souches qui trainent. Il est vieux dans son âge, mais encore solide, et quant elle l’aide, il l’aide lui aussi.

 

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Soudain, la lumière revient, presque éblouissante, et la garrigue broussailleuse, parsemée de grosses pierres remplace les cèdres. Ils sont arrivés au bord du plateau qui surplombe la vallée, avec au loin, la Sainte Victoire. 

 

Il est ému, car il retrouve l’endroit où il venait s’asseoir avec sa femme et presque machinalement, il se laisse conduire vers le rocher de ses souvenirs. La place n’est pas large, rugueuse ; il faut se serrer un peu pour tenir à deux. 

 

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Ce corps qui s’accroche doucement au sien pour venir avec lui, lui rappelle un autre corps ; ce visage vers lequel il se penche alors, un autre visage. Puis une force les pousse ; ce n’est pas de leur faute ; ni à elle qui accepte ; ni à lui qui le désire ; leurs lèvres se caressent. 

 

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C’est comme cela le destin, la chance d’une rencontre entre deux êtres un peu écorchés par la vie qui sans le savoir avaient besoin l’un de l’autre. 

 

Ou n’est-ce pas plutôt une volonté sublime, celle qui gère tout ce qui est, de faire se réunir deux vies, l’une déjà construite, l’autre entrain de se bâtir ; dans un rêve d’amour un peu éphémère, mais d’une puissance extraordinaire. 

 

Ou peut-être, finalement, tout cela, ce sont les arbres qui l’ont voulu ; et avec le mistral qui vient de se réveiller, les branches murmurent entre elles, à l’orée de la forêt et se réjouissent de cet enchantement.

 

J-LdL

 



14/04/2019
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