COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

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Misère humaine

Misère humaine

Une réflexion que l’on doit mener, concerne notre statut d’habitant de la terre, confronté en permanence à la précarité de la condition humaine.

Car enfin, ne fermons pas les yeux, ne nous bouchons pas les oreilles, regardons ce spectacle désolant, écoutons ces plaintes et ces pleurs ! Oui, cette terre est loin d’être un paradis et c’est peut-être pour cela que toutes les religions nous en promettent un autre, ailleurs. Pire même, pour une grande partie de l’humanité, d’une manière permanente ou par périodes, il s’agit plutôt d’un enfer.

L’histoire de l’humanité est faite de guerres et de massacres, du commencement des temps jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à demain. Alors on nous dit : c’est la faute de l’être humain ! Il est naturellement agressif et méchant pour défendre son espace vital.

En fait, il ne fait que se comporter comme la nature qui l’entoure où se déroulent en permanence de féroces compétitions, entre les plantes, entre les bêtes, entre l’eau et la terre, le feu et la forêt et au milieu de tout cela, la lutte des hommes entre eux.

Nous ne serions que le produit un peu amélioré, le survivant le plus représentatif d’un combat brownien qui depuis des millénaires bouleverse l’humanité. On comprend alors que devant ce constat, il a fallu inventer des dieux et même en faire mourir sur la croix, le comble de l’horreur, image de ce que nous sommes et de ce que nous vivons. Il a fallu donc inventer des religions et donc des prêtres qui se sont rapidement convaincus qu’ils étaient inspirés. On ne peut ni les critiquer, ni critiquer les religions qu’ils représentent, à partir du moment où ils ne participent pas aux guerres des intolérances, à titre individuel ou collectif.

 

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Regardez cette vie comme elle est belle : cette jeune femme émouvante qui allaite son bébé, ces paysages grandioses, cette fleur, soudain éclose et ces éclats de rires des bambins jouant dans le sable ! Que d’instants de bonheur, petits ou grands, chaque jour ; quel plaisir d’avoir gagné, d’aimer, d’être aimé, de réussir, d’inventer, de créer, quelle est belle la lumière, qu’il est grandiose ce ciel d’été pailleté d’étincelles...

De quoi vous plaignez-vous ? Elle est extraordinaire la vie, il est beau l’amour !

E l’homme, et la femme, existe-t-il sur terre une mécanique aussi réussie ?

 

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Le grand mystère, c’est celui de la patience de l’être humain, de son abnégation, de son optimisme qui lui donne la volonté de vivre, d’espérer, de construire un bonheur aussi fragile soit-il ; il est capable, à la fois, de rêver et d’aimer, de haïr et de tuer, de sourire, de cracher sur la tombe de son ennemi, de risquer sa vie pour un enfant qui va se noyer. 


 

Il n’y a aucune explication à cette ambiguïté permanente. Comment croire que l’être humain ait été imaginé et construit par un Dieu ! Comment se convaincre que ce drame et en même temps cette comédie qu’est la vie, soit le fruit d’une volonté divine, tout du moins d’une volonté à laquelle nous prêtons des sentiments, avec notre problématique, en rapport avec notre propre connaissance et notre propre langage. 



 

Le paradoxe du théâtre humain, ce sont ces décors, changeant, passant du plus beau au plus sinistre, de l’espoir à la désespérance, comme si pour justifier l’un, il fallait l’autre. Si la logique de cette pièce est de penser que le ciel se mérite et donc que vous devez souffrir pour l’obtenir, alors disons le franchement, nous sommes en plein dans le fantasme d’un Dieu, souverain guerrier, devant lequel nous devons nous prosterner pour qu’il nous pardonne... oubliant sans doute que c’est bien lui, parait-il, qui nous a créé et à son image, qui plus est.

De plus, il y a une évidente coexistence entre la tragédie collective de nos sociétés et le drame personnel que vit une grande majorité des humains.

Encore une fois, regardant les feux qui brûlent autour de lui et se plongeant dans le puits sans fond de ses angoisses et de ses interrogations, on se demande comment l’homme peut résister. 

On lui donne en pâture quelques plaisirs, quelques émerveillements éphémères, des paroles d’espoir, des moments d’amours, piètres et vulgaires compensations, alors qu’il ne peut y avoir aucune explication à ces questions qu’il compare avec inquiétude et étonnement le bout de terre qu’il laboure à l’immensité du Cosmos et qu’il constate qu’il n’y a pas moyen de sortir de ce cauchemar, et qu’il n’est même pas sûr que la réponse qui lui sera donnée, un jour, un soir, une nuit... sera la bonne.

Ce tableau semble bien noir. Ce qui est à l’intérieur de l’homme aurait donc généré ce qui est à l’extérieur, ce qui est collectif. Ou au contraire, est-ce la nature et la société qui pèsent d’un tel poids qu’elles détruisent tout optimisme et tout rêve ?

La religion chrétienne a inventé une explication pour justifier cette misère : c’est la punition de Dieu qui a chassé les hommes du Paradis.

Et une fois sur terre, et bien l’homme n’a plus qu’à se débrouiller !!

Ah ! Quelle chance ont toutes celles et ceux qui croient, qui pensent qu’ils croient, qui arrivent à se convaincre qu’ils croient et qui, grâce à cela acceptent leur condition.

J-LdL



02/07/2012
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