COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

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Questions sans beaucoup de réponses

Questions sans beaucoup de réponses.

Quant on est jeune, on ne se pose pas trop de questions ! On n’a pas le temps ! On a autre chose à penser et le moins possible d’états d’âme...

Ce qui soulève problème tient aux sentiments immédiats qui nous envahissent subitement : amours de jeunesse, tristesses des séparations, choc d’une rencontre, d’un échec, d’une image, ambitions personnelles réussies ou contrariées.

La nature semble bien faite car on peut croire qu’elle nous protège pendant les années de notre jeunesse et de notre adolescence. Mais en y regardant de plus près, on découvre rapidement que ce qui s’est passé il y a quelques années, nous marque d’une manière indélébile, le plus souvent hélas, d’une cicatrice qui ne sera jamais effacée.

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Comment réagir pendant son existence, quand peu à peu on se rend compte que nous sommes conditionnés et que nous n’avons qu’un créneau extrêmement restreint de liberté, laissant peu de place au libre choix des orientations de notre vie, de nos comportements et de nos réflexes.

Nous sommes tout simplement pieds et poings liés à la merci d’une destinée qui nous dépasse totalement, car à un certain moment de notre vie, il s’est passé quelque chose et que ce quelque chose, tapi tout au fond de notre conscience, endormi d’abord, se réveille par à coup, subitement, nous envahit, nous ronge, est derrière tout ce que nous faisons et nous pensons.

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Inutile de nous parler de l’intérêt que porte le cosmos à nos destinées. Inutile de prêter à un Dieu hypothétique des sentiments humains. Inutile de nous faire croire que nous tenons les rênes de notre monture. Tout est inscrit. Tout se déroule comme il est prévu que cela doit se dérouler. Rien ne peut arrêter ce processus dramatique, dans un monde qui ne veut rien dire et qui n’est construit que sur des mirages, avec, heureusement, quelques rares instants de lumière, petites lueurs vacillantes de lucidité et pourquoi pas de bonheur, destins individuels appliqués, sûrement malgré eux, à éclairer d’un reflet d’espoir cette sombre perspective.

Est-ce cela une vie ? N’auraient-ils pas raison ceux qui disent, qui croient, que l’être humain n’est qu’une espèce de mécanique générée par la nature, un petit pion qui survit et se reproduit malgré toutes les tentatives pour le détruire, et qui n’est rien d’autre qu’un présent, sans avant et sans après.

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Cette hypothèse est d’une telle noirceur que l’on ne peut décemment pas la retenir. Elle est totalement réductrice, car elle fait de la mort et donc de la naissance, une disparition totale en contradiction avec ce monde cosmique en perpétuel développement, venu comme l’homme, de nulle part, mais allant vers quelque chose, un absolu, une finalité, une sorte de grand voyage entraînant la multitude des êtres qui ne sont plus humains, seulement histoire et souvenirs.

Notre cerveau du 21 ème siècle, seulement 20 siècles, poussière de temps dans l’immensité du temps, ne peut imaginer plus que ce qui lui permet sa misérable dimension, ce qui évidemment le pousse vers le pessimisme, le nihilisme le plus profond. Il doit croire à quelque chose d’autre, à quelque chose qui le pousse à vivre, à se battre ; mais quand il pense à ce qu’il devrait chercher à croire, il est entraîné dans une spirale étourdissante, vers un abîme où tombent toutes ces questions sans réponse. Mais il doit continuer à chercher. Il ne peut se contenter du présent, de ce qui l’entoure. Il ne doit pas s’arrêter à toutes ces fatalités qui émaillent de blessures souvent mortelles la vie des êtres humains. Il doit aller plus loin, toujours plus loin, ignorer le mal de vivre, oublier ses traumatismes d’autrefois, il doit rechercher la lumière. 

Il ne doit pas désespérer de ne pouvoir comprendre ce qu’il ne comprendra sans doute jamais, car la vie est une question sans réponse. Il ne peut qu’espérer, c’est-à-dire croire, se dire qu’il y aurait une incohérence totale dans l’organisation de l’humanité si la naissance ne servait qu’à justifier la mort.

JLdL



18/03/2012
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