COURANT ALTERNATIF --- chroniques du Calavon

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Réponse à Madame... (2)

Réponse à Madame...  (2)


QUESTION : Quelles preuves avons-nous de la présence de nos morts près de nous ?

REPONSE : Il y a une certaine logique qui nous oblige à nous poser des questions sur l’origine de l’univers, son évolution, son avenir, les forces extraordinaires qui l’animent. On ne peut pas rester silencieux devant ce mystère ; écarter d’un revers de main toutes les interrogations qui nous hantent, qui devraient nous interpeller, dans les rares moments de lucidité que nous laisse encore notre vie trépidante et déconnectée de toute pensée mystique. 

Regardons ce spectacle magnifique de la voie lactée, de la voûte céleste dans son scintillement, observons la lune descendant majestueusement jusqu’au bas de l’horizon. Projetons-nous dans l’espace pour contempler la terre : soudain, miracle, un petit point, au loin, apparaît, grossit peu à peu ; on ne distingue pas grand chose ; il se rapproche et on découvre alors un homme et une femme se tenant par la main, marchant d’un pas décidé et serein.

Que viennent-ils faire ? Qui sont-ils ? Un hasard ! Le fruit d’une certaine évolution, d’un poisson ou d’une bactérie ! Où ont-ils été créés, d’un coup, comme cela, une ébauche déjà lisible d’un être humain plongée dans le chaudron de la vie, puis peu à peu s’affinant, se développant.

Mais pourquoi, pour qui, dans quel but ?

On ne peut admettre que cet être humain au milieu de la nature, n’est qu’un objet de plus de cette nature ; qu’il n’a que la dimension que lui donne la vie ; que son histoire s’arrête au moment de sa mort. Cette perspective est trop réductrice, aliénante ; elle nie toute espérance et ne peut s’intégrer dans le grand mystère de cet infiniment petit et de cet infiniment grand dans lequel nous baignons.

L’être humain, finalement, créé d’entrée ou fruit de l’évolution, ne serait alors qu’un fantôme errant dans le monde au grès de ses pulsions et de ses désirs, esclave des vents et des vagues, mort à peine né, définitivement disparu, ne laissant derrière lui que les constructions éphémères et fragiles, fruits de son orgueil et d’une volonté de puissance au destin tragique. 

Pour une fois, écoutez ce prêtre. Il croit en ce qu’il dit même si il doute. Il veut vous consoler car cela le rassure lui-même. Alors il ne lui reste plus qu’une seule prière qui sorte un peu des litanies rabâchées, et celle là, il voudrait que vous l’emportiez avec vous en sortant de l’église ; c’est celle qui fait sécher les larmes, qui vous permet de marcher en vous appuyant sur une épaule compatissante, invisible et pourtant d’une présence extraordinaire dans la douleur. 



Oubliez cette dépouille qui n’est plus rien, chassez-la de votre mémoire. Ce que l’on appelle l’âme, c’est-à-dire cette parcelle d’énergie cosmique qui habitait ce corps, vient de le quitter pour rejoindre toutes les autres et celle qui nous a fait et qui a fait l’Univers. 



 

Vous n’êtes pas seule. Tous ces rayonnements que l’on appelle amitié, amour, prémonition, intuition, et tant d’autres encore, n’ont pas disparu et ne peuvent disparaître. La vie n’est pas une simple promenade sur terre. Elle est autre chose qu’un passage, elle n’est pas une fin, elle appartient à un tout, elle est mystère.

 



Vous avez aimé votre mari. D’un amour humain, riche et fragile en même temps, quelques fois difficile à gérer, fait de joies et de tristesses, de complicité et d’éloignement. Et cet amour il n’est pas né de vous, il est né d’une volonté transcendantale, l’empreinte du cosmos dans les êtres humains, pour leur rappeler qu’ils ne sont pas des robots déposés sur terre, mais des énergies, nées de l’énergie essentielle, dépositaire d’une vérité qui ne meurt jamais. Vous n’êtes pas seule. Vous êtes deux. Vous êtes une multitude. Mais celui qui a été près de vous, restera près de vous. 



 

C’est vrai, avec le temps, les souvenirs s'effacent peu à peu. On ne peut pas vivre qu’avec des souvenirs, avec le poids du passé, avec la nostalgie, avec la tristesse. Car la vie alors s’arrête peu à peu, se fige. Vous n’êtes plus, car votre regard se tourne vers le passé et n’attend plus l’avenir. Ecoutez ce qu’il vous dit : il vous demande de vivre.

J-LdL



02/07/2013
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